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Panzerjäger Tiger Ausf. B, Sd.Kfz. 186


Introduction

Le Jagdpanzer VI, aussi appelé Jagdtiger ou Panzerjäger Tiger Ausf. B, Sd.Kfz. 186, est un chasseur de chars allemand de la Seconde Guerre mondiale. Basé sur le char lourd Tigre II, c'est le plus lourd des chasseurs de chars allemands à avoir participé à cette guerre.

La genèse

Suite aux succès croissants des Panzer automoteurs antichars (ou Jagdpanzer), les StuG III notamment, le Heereswaffenprüfanmt décide de lancer une étude sur un chasseur de char plus lourd pour contrer les nouveaux monstres soviétiques.

Le lancement est ordonné par Hitler le 18 mai 1942, ce chasseur de chars devra être armé d'un canon supérieur à ce que les Allemands employaient jusqu'alors et assez puissant pour rivaliser avec les SU-152 et les JS-2 (IS-2 en russe). Les bureaux d'étude se lancent immédiatement sur le projet en partant sur deux châssis existants : celui du Panther et celui du Konigstiger. Le projet sur base de châssis Panther est rapidement abandonné, pas assez robuste pour accepter un surcoût de poids dû à un canon de ce calibre. Le châssis du Tigre II fut donc choisi. Ce châssis existe toutefois en deux versions, une version Henschel et une version Porsche, cette dernière version sera très peu produite (11 exemplaires, châssis 305501 et 305003 - 305012), Porsche n'ayant plus les faveurs d'Hitler…

Le premier prototype en bois de Jagtiger est terminé le 20 octobre 1943 et appelé Panzerjäger Tiger Ausf.B, après l’aval de Hitler. Une commande de 150 exemplaires est effectuée initialement. La construction en série débute et le premier engin de série sort des chaînes de production le 6 avril 1944. Suite aux bombardements intensifs et la rupture de pièces (notamment du cuivre, très coûteux et rare à cette période de la guerre) ne seront fabriqués que 88 exemplaires. La production du canon de 128 mm diminuant également, il est ordonné de concevoir le Jagdtiger armé du canon 88 mm PaK 43/3, ce sont les usines Hallesche machinenfabrik à Lippstadt qui fabriquent ce canon et le fournissent aux usines Nibelungen qui fabriquent désormais le Jagdtiger. Cette version armée du 88 mm ne connaîtra pas l'épreuve du feu et seulement 4 exemplaires sortiront des chaînes.

Descriptif de l'armement et de son emploi
Le canon est développé par Krupp Ag, des essais sont effectués à partir du canon de 152 mm M 37 russe puis avec le canon de 155 mm GBT-T 419 français, sans résultats probants. Krupp se tourne alors vers le FlaK 40 128 mm qui, modifié en arme anti-chars, devient le 128 mm PaK 44 L/55 Il sera produit à Breslau. Le canon est usiné d'une seule pièce et a une longueur de 7,0 mètres (le calcul se faisant par la multiplication du diamètre par le calibre, ici 128×55=7040 mm). Les munitions sont en deux parties, la douille contenant les charges propulsives et l'obus par lui même. Le fait que la munition comporte deux parties, nécessite la présence de deux personnels chargeurs. Le système de visée est basé sur la lunette WZF 2/1 qui permet de tirer les munitions antichars (Pzgranate 43) à une portée théorique de 0 à 4000 mètres et la munition explosive (Spgranate L/50) à une portée théorique de 0 à 8000 mètres. Portée théorique, ne tenant pas compte des obstacles artificiels ou naturels et hors des conditions normales d'engagement des blindés à cette époque.
Le blindage et la silhouette

Le compartiment de combat est vaste et fortement blindé avec 250mm en façade (comprenant le "Saukopf", c'est-à-dire le masque de canon et 80mm sur les côtés et à l'arrière). La casemate (ou compartiment de combat) est construite par les usines Oberdonau à Linz. Le procédé de fabrication du blindage est de nouvelle technologie, employé sur tous les blindés allemand de nouvelle génération.

Il est impossible de se méprendre sur la bête tant ses dimensions sont impressionnantes et sa casemate très propre à l'engin.

Descriptif technique
Pression au sol : 1,07 Tonnes / cm²
Motorisation : Maybach HL 230 P 30 V-12 à essence, développant 700 chevaux à 3000 Tours/minute
Vitesse max sur route : 38 km/h
Vitesse max tout terrains : 17 km/h
Capacité des réservoirs : 865 litres
Consommation : 515 litres au 100 km

Il est à noter que le châssis du Tigre II utilisé, celui de Henschel , est rallongé, avec un galet de route supplémentaire.

Production
84 exemplaires armés du canon et 128 mm ;
4 exemplaires armés du canon de 88 mm ;

Avec un total de 88 engins construit de février 1944 à mai 1945, châssis 305001 - 305088.

Le JagdTiger au combat

Le Jagdtiger équipera deux unités de combat et en école, à savoir :

- la s.Pz.Jag.Abt.512 avec 20 exemplaires.

- la s.Pz.Jag.Abt.653 avec 42 exemplaires.

- 11 exemplaires destinés à l'instruction.

La 1./s.Pz.Jag.Abt.512 combat près de la tête de pont de Remagen tandis que la 2./s.Pz.Jag.Abt.512 combat à Siegen et Weidenau où elles perdent ses Jagdtiger les uns après les autres. La 2° Kompanie. se rend aux américains à Iserlohn, certains Jagdtiger retraiteront en Autriche où ils combattront avec succès les KV 85 russes, avant de perdre leurs matériels à leur tour.

La s.Pz.Jag.Abt.653 combattra durant l'opération Nordwind avec seulement 2 Jagdtiger en appui de la 17° SS-Pz.Gren.Div. puis avec une Kompanie. avec la 10° SS-Pz.Div. dans la région de Strasbourg. En décembre 1944, l'unité est renommée en s.Pz.Jag.Kp.614 , elle est ensuite placée en réserve dans la forêt d'Hagenau, en mars 1945. L'unité disparaîtra dans les multiples accrochages à Ulm, Munich, Salzburg et enfin Strengberg.

Conclusions

Le Jagdtiger a démontré rapidement ses faiblesses à savoir une mobilité trop réduite, un poids excessif et une surconsommation de carburant pour une armée allemande dans une pénurie de carburant totale. Les blindés alliés ne chercheront jamais la confrontation directe avec son puissant armement. Ils préfèreront contourner l'obstacle et le neutraliser par les flancs ou l'arrière, voir simplement à l'aide de roquettes tirées par les chasseur-bombardier (Jägd-bomber ou Jäbo en allemand). Plusieurs furent abandonnés et sabordés suite à des ennuis mécaniques.

Malgré cela, les bureaux d'étude, sous l'impulsion de Hitler, sortiront des tables à dessins d'autres prototypes beaucoup plus lourds tels que les Maus et autres E.100… Une débauche de temps, d'énergie et d'argent soulignant tragiquement le manque de réalisme dans une Allemagne qui sombre et manque de tout, alors que les Alliés sont aux portes du Reich.

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